Il ne faut pas aller très loin pour faire de l’humanitaire !
Tous les jours, dans l’intimité de leur cabinet, certains médecins engagés font de l’humanitaire. D’autres, également très investis, partent en missions… Cela nous semble normal et fait partie simplement de notre profession.
Interplast-France / Chirurgie sans Frontières est une ONG française spécialisée dans la chirurgie plastique dans les pays en voie de développement ⇒ Missions précédentes
Vous pouvez nous aider 🙂 : conseils, contacts, dons: Site d’Interplast-France / Chirurgie sans Frontières
Pourquoi existe-t-il des missions de chirurgie plastique humanitaire ?
– En premier lieu, parce que la chirurgie plastique semble répondre parfaitement aux pathologies rencontrées dans les pays du tiers monde : malformations congénitales de la face ou des membres, séquelles tégumentaires à la suite de maladies tropicales ou après des brûlures, pathologies tumorales diverses, séquelles fonctionnels des membres post-traumatiques, etc…
– En second lieu, parce que la chirurgie plastique existe, aujourd’hui, en tant que spécialité bien individualisée. Auparavant, au cours des missions humanitaires, les chirurgiens appliquaient les techniques qu’ils connaissaient et les missions chirurgicales restaient moins bien définies dans leur domaine d’application. Elles n’en restaient pas moins efficaces mais l’activité chirurgicale était plus large. Le chirurgien opérait tous les patients quand il connaissait la technique adaptée. Tout naturellement, les missions humanitaires se sont spécialisées comme la chirurgie s’est spécialisée.
– En troisième lieu, parce que cette spécialité est facile à « exporter : l’instrumentation chirurgicale est simple et facile à transporter ; la chirurgie des téguments est moins sensible à l’infection ; le résultat est rapidement atteint; le suivi des patients opérés n’est pas très compliqué et facile à gérer; l’enseignement des techniques est plus aisé parce que le geste chirurgicale est plus « visible » et, donc, plus accessible à sa compréhension. On a développé ainsi le concept de Chirurgie Plastique Nomade.
– En quatrième lieu, parce que il existe des équipes bénévoles pour faire ce genre de missions : infirmières, anesthésistes et chirurgiens.
– Et pour finir, parce que nous opérons beaucoup d’enfants dans les missions de chirurgie plastique. Nous aimons les enfants parce qu’ils incarnent un certain rêve et les soigner reste le rêve de beaucoup de médecins. L’enfance blessée est insupportable mais elle semble inévitable dans certains pays. Les rêves de ces enfants seraient-ils devenus inabordables ? Redonner du rêve à un enfant sans visage c’est, peut-être, mettre un visage sur nos propres rêves. Alors à la question pourquoi partez-vous en mission ? Nous répondons qu’il s’agit simplement d’un rêve et que la plupart des médecins et des bénévoles de l’humanitaire perçoivent la même satisfaction dans le sourire retrouvé de tous ces enfants, de tous ces parents, de tous ces patients…
Suite à notre expérience en mission, nous avons créé un diplôme universitaire de Chirurgie Plastique Humanitaire pour former les chirurgiens des pays en voie de développement.
Au cours de nos missions, nous avons également développé quatre concepts :
La chirurgie plastique en situation précaire
C’est l’exercice de la chirurgie plastique en situation difficile. Elle se caractérise par la pratique de la chirurgie plastique dans les pays en voie de développement, par un lieu d’exercice précaire, par des pathologies rencontrées particulières comme le Noma et par la nécessité de connaître de nombreux horizons de la chirurgie plastique (chirurgie de la main, chirurgie des séquelles de brûlures, chirurgie orthopédique et traumatologie, chirurgie maxillo-faciale, etc…) Lire l’article
La chirurgie esthétique humanitaire
Le temps se vit, parfois, douloureusement dans le corps et par le corps, dans un état de nudité qu’aucun voile ne viendra masquer. Peut-on, tout au plus, espérer qu’un voile chirurgical saura rendre plus transparent ce visage détruit que le monde n’ose plus regarder. Et pourtant, cette béance faciale offre une profondeur redoutable à nos regards pleins d’humanité, à nos regards pleins d’humilité, comme si la surface des choses ne suffisait plus à dévoiler la profondeur de nos sentiments. Faut-il qu’un visage soit détruit par une maladie tropicale, comme le Noma, pour que la profondeur de notre geste redevienne esthétiquement correcte ? Faut-il que notre geste réparateur demeure la seule cicatrice de notre habileté, de notre humanité? La chirurgie esthétique restera-t-elle voilée comme le visage de certaines femmes humiliées ? L’humanitaire peut-il faire de l’esthétique ? La chirurgie esthétique peut-elle être humanitaire ? Lire l’article
L’ethno-chirurgie
La notion d’ethno-chirurgie résulte de la cohabitation entre notre biomédecine et la médecine traditionnelle. Elle consiste à essayer de traiter le patient dans sa totalité, avec des moyens techniques sophistiqués mais dans le respect de ses origines, de ses croyances, de son ethnie et en fonction des traditions thérapeutiques locales. L’ethno-chirurgie ne se contente pas de traiter un patient, elle essaye de le « guérir ». L’ethno-chirurgie c’est transformer le corps sans désaccord avec le milieu et cela, quel que soit le lieu. Lire l’article
La chirurgie esthéthique
Elle propose d’associer la notion d’esthétique à l’éthique dans la chirurgie plastique. L’éthique essaye de répondre à une question fondamentale: comment faire au mieux ? Pour un médecin, le mieux est de guérir son patient. Si une intervention « soigne » un patient, on peut dire que cette intervention est thérapeutique. Nous témoignons que la chirurgie esthétique est éthique puisqu’elle fait au mieux c’est-à-dire qu’elle soigne les patients. Lire l’abstract